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Montflours, janvier 2018 |
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Montflours, janvier 2018 |
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Montflours, janvier 2018 |
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Montflours, janvier 2018 |
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Montflours, janvier 2018 |
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Montflours, janvier 2018 |
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Villerville, octobre 2017 |
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Villerville, octobre 2017 |
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L'Hôtel des bains, décor pour l'hôtel Stella dans le film Un Singe en hiver réalisé par Henri Verneuil, d'après le roman d'Antoine Blondin, en 1962. |
Retranché derrière son pupitre, Quentin voyait l’humanité sous la forme d’un troupeau interchangeable, dont les individus ne tiraient leur singularité que des manies les plus futiles. Mais lorsque Fouquet avait débarqué, la chambre 8 s’était mise soudain à vivre d’une existence particulière, comme en marge du reste de l’hôtel ; elle était devenue la chambre de M. Fouquet ; peut-être continuerait-on de la nommer ainsi l’hiver durant, lorsqu’il serait parti, et qu’on n’attendrait plus rien.
" Tu lui as donné la clef du jardin ? reprit Suzanne.
— Oui. Il se débrouillera.
— Est-ce lui qui l’a réclamée ?
— C’est moi qui la lui ai proposée, dit-il après une hésitation. L’autre soir, à ce qu’il paraît, il a été obligé d’escalader la grille. Il risque de se blesser et les embêtements retomberont sur nous.
— Il est si jeune", dit Suzanne.
Quentin acquiesça. Pourtant, il savait que Gabriel Fouquet n’était pas si jeune : trente-cinq ans. Les yeux frisés, les cheveux bouclés, le col ouvert, une harmonie hésitante dans les gestes, allégeaient cette silhouette fragile et un peu inachevée. Son passeport continuait d’indiquer la qualité d’étudiant, mais à la manière d’une pendule arrêtée, et sa fiche de séjour ajoutait que, venant de Paris, il n’allait nulle part. Était-ce la jeunesse que de n’aller nulle part ?
" Ça va faire combien de temps qu’il est ici ?
— Trois semaines aujourd’hui, répondit scrupuleusement Quentin de cette voix grave et neutre qui était la sienne, depuis que la précision s’exprimait seule dans ses propos.
— C’est de la folie !" fit Suzanne.
Bien qu’elle fût née dans le pays, elle ne concevait pas qu’on s’installât à Tigreville en dehors de la saison, même alors cette plage n’offrait-elle qu’un charme difficile, coiffée par ses villas chancelantes, envahie de sables ingrats, soumise à la surveillance d’un bourg âpre et retardataire. À la fin du mois d’août, les derniers touristes remettaient leurs cravates, cortège falot qu’on flattait jusqu’au tournant de la route en le méprisant, et l’on ne voyait plus guère passer que des repas de familles ahuries, parachutées par les guides bleus, des notables des environs tout fumants de leurs chasses et de joyeux commis voyageurs qu’on entendait claquer des dents. Fouquet était arrivé le 1er octobre, l’air découragé. Il ne portait pas de bagages et avait payé d’avance la pension de vingt-quatre heures. On s’attendait chaque jour à le voir disparaître mais il demeurait là, ayant contracté suffisamment d’habitudes pour qu’on finisse en retour par s’habituer à lui. En cette période où les gens ne séjournaient pas, le Stella ne servait plus qu’un repas uniforme pour éviter le gâchis ; les passants le trouvaient excellent, n’ayant en général à le subir qu’une fois. Ce jeune homme impassible s’attablant pour un quatorzième déjeuner de moules à la crème et de sole Papin, Quentin avait suggéré qu’on introduisît des variantes dans l’ordinaire de Fouquet. Ainsi bénéficiait-il désormais des petites côtelettes de l’office. Il était entré dans la famille sans s’en apercevoir."
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Villerville, octobre 2017 |
Si quelque chose devait me manquer, ce ne serait pas le vin mais l’ivresse. Comprends-moi : des ivrognes vous ne connaissez que les malades, ceux qui vomissent et les brutes, ceux qui recherchent l’agression à tout prix ; il y a aussi les princes incognito qu’on devine sans parvenir à les identifier. Ils sont semblables à l’assassin du fameux crime parfait, dont on ne parle que lorsqu’il est raté. Ceux-ci, l’opinion ne les soupçonne même pas ; ils sont capables des plus beaux compliments ou des plus vives injures ; ils sont entourés de ténèbres et d’éclairs ; ce sont des funambules persuadés qu’ils continuent de s’avancer sur le fil alors qu’ils l’ont déjà quitté, provoquant les cris d’admiration ou d’effroi qui peuvent les relancer ou précipiter leur chute ; pour eux, la boisson introduit une dimension supplémentaire dans l’existence, surtout s’il s’agit d’un pauvre bougre d’aubergiste comme moi, une sorte d’embellie, dont tu ne dois pas te sentir exclue d’ailleurs, et qui n’est sans doute qu’une illusion, mais une illusion dirigée… Voilà ce que je pourrais regretter. Tu vas imaginer que je fais l’éloge de l’ivresse parce que Fouquet traverse une mauvaise passe actuellement et que ce garçon me plaît bien, en cela tu auras raison pour une bonne part ; autrement, je ne me permettrais pas d’agiter ce spectre devant toi, que j’ai tant tourmentée autrefois et qui m’as entouré d’une façon si vaillante.
Suzanne soupira :
— Il y avait quand même longtemps qu’il n’était plus question de tout cela entre nous… Je voulais justement te demander quelle attitude il convenait que j’adopte s’il prenait à M. Fouquet la fantaisie de s’« illusionner » durant les jours où tu vas être absent…
— J’en serais très étonné, dit Quentin, encore qu’il soit homme à faire ce dont il a envie ; mais je doute qu’il ait jamais vraiment envie de boire. Ne ris pas… Représente-toi plutôt un promeneur qui aperçoit brusquement un couloir somptueux et s’y engouffre parce que rien ne le retient de l’autre côté de la rue."
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Villerville, octobre 2017 |
Marie-Jo, qui avait dû s’élancer une des premières, revenait en proie à une grande excitation. Elle se buta contre Suzanne :
— Madame, Monsieur, venez voir. M. Fouquet est sur la place !
— Et alors, c’est son droit ?
— Il se livre à de drôles de choses.
— Nom de Dieu !" fit Quentin.
La plupart des hôtes du Stella étaient rassemblés dans le jardin, la serviette à la main, et regardaient vers la place du 25-Juillet où des gens penchaient le buste au balcon ; un attroupement commençait à se former sur le trottoir ; la curiosité tendait les visages, amusée chez certains, anxieuse chez d’autres. Au centre, près du refuge qu’il semblait repousser d’un pied nerveux, Fouquet se dressait, les reins cambrés, la tête portée en arrière, l’œil fixé sur le débouché de la route de Paris ; il avait retiré sa veste qu’il tenait largement déployée sur l’extrémité de son bras droit, l’agitant par de brèves saccades du poignet qui lui faisait frôler le bitume. La main gauche, écartée sur l’estomac, pétrissait un jabot imaginaire.
" Trois automobiles déjà, il a évité, dit un Belge.
— Éviter ! Vous ne comprenez donc pas qu’il les recherche…"
« Bande de salauds ! » fulmina Quentin, fendant les groupes pour s’approcher de la grille. Fouquet, qui accomplissait le tour de la place à petits pas provocants, l’aperçut, lui dédia un sourire et une inclinaison du torse, puis, sortant un mouchoir de sa poche, le lança sur la chaussée dans la direction de l’hôtel. À peine avait-il achevé ce geste qu’une voiture s’engagea sur l’espace vide. D’abord hésitante, elle prit de la vitesse dans le virage et l’on vit le jeune homme s’avancer dans une posture de défi pour lui couper la route et l’inciter à venir sur lui. On crut comprendre qu’il l’appelait avec des mots voluptueux.
" Monsieur Gabriel ! cria Marie-Jo.
— La ferme ! fit Quentin. C’est trop tard…"
Le chauffeur n’avait plus le loisir de ralentir… Immobile, le ventre à toucher le capot, les pieds joints, Fouquet enveloppa d’un mouvement caressant la carrosserie de la voiture qui filait contre lui ; un instant, il donna l’impression qu’il allait abandonner sa veste au flanc hérissé de l’auto, mais déjà celle-ci l’avait dépassé, et, coinçant son vêtement sous son bras, il libéra sa main droite pour saluer à la ronde les spectateurs qui s’exclamaient diversement.
" Olé !" dit-il, en ramassant le mouchoir sur lequel on distinguait la trace d’un pneu.
Quentin n’en revenait pas. « Quel petit con ! » murmura-t-il. Déjà une nouvelle bagnole jaillissait sur la place dans la fanfare de son klaxon.
" Albert !" supplia Suzanne en le retenant par la manche…
Soleil et trompettes sous le crâne de Fouquet. L’animal est somptueux."
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Villerville, octobre 2017 |
Quentin réfléchit un moment, puis obliqua sur la gauche vers le calvaire de Saint-Clare.
" Je vais t’emmener dans un endroit que tu ne connais pas, où nous aurons la paix."
C’était, presque dans la campagne, une bicoque en planches agrippée à la corniche, d’où l’on commandait le développement de la côte étirée sous une maigre lune et l’articulation chaotique des baies et des promontoires. On y accédait par un chemin de douaniers. Quentin traversa un petit enclos, poussa la porte et se tint sur le seuil.
" Albert ! fit une voix de femme, ça n’est pas possible !"
Il s’effaça pour laisser pénétrer Fouquet.
"Bonjour, Annie. Je vous présente un toréador."
Fouquet découvrit un étroit couloir recouvert de cloisons de bambous, auxquelles étaient accrochés des éventails, des sabres de samouraïs et des potiches en porcelaine, surplus disparates d’un billard japonais. Des lanternes de papier filtraient à mi-hauteur une lumière rougeâtre qui n’éclairait que le sommet des crânes, le reste du visage ayant l’air masqué par un foulard de soie transparente. Annie était une femme sans âge, aux formes parfaites, une Indochinoise sans doute, reconnaissable à ses paupières légèrement bridées.
" Je ne garantis pas que tout cela soit authentique, dit Quentin, mais par grand vent, ça peut faire illusion."
Ils prirent place sur des bancs scellés de part et d’autre d’une des petites tables basses qui s’alignaient en enfilade jusqu’au bar.
" Cet endroit, qu’on nomme le Bungalow, est une sorte de bistrot de passes. À de certaines époques de l’année, les notables y amènent leurs poules ou viennent en rencontrer de nouvelles. Surtout l’hiver, quand on s’emmerde bien sur le plateau ; mais le point culminant, c’est Pâques. J’y venais autrefois, tout seul je précise, et j’arrivais à me persuader que de l’autre côté de ces cloisons, il y avait des villes avec des tramways, des coups de sifflets, des drames…"
Fouquet perçut avec netteté qu’il n’était plus exactement en présence de l’homme qu’il connaissait : celui-ci jetait sans contrainte des regards autour de lui, ôtait sa cravate et la fourrait dans sa poche, gonflait la poitrine pour aspirer tout le décor et une odeur entêtante d’alambic et de parfum de luxe.
" Qu’est-ce que je vous sers ? demanda Annie.
— Comme d’habitude", dit Quentin.
La femme fut touchée par cette réponse confiante et égoïste, qui impliquait que le monde n’eût pas dû changer durant tout le temps que Quentin lui avait tourné le dos.
"Je vous ferais remarquer que vos habitudes se sont beaucoup espacées depuis quelque dix ans et que ma discrétion légendaire ne m’autorise pas à avoir trop de mémoire."
Elle continuait à s’exprimer avec raffinement, échappant à l’emprise de Tigreville qui l’ignorait, sauf quelques initiés. Caen la ravitaillait ; elle prenait ses distractions au Havre ou à Cherbourg ; c’était une fille de port comme Quentin ne parvenait plus à les rêver.
" Vous confectionnez toujours cette espèce de saké ?
— Certainement, dit-elle. On vient d’assez loin pour en boire.
— Alors, ce sera deux, fit Quentin en posant doucement son poing sur la table. On dit saké par convention, expliqua-t-il très vite pour fuir le regard de Fouquet, c’est un marc d’alambic particulièrement tortueux. Tout est faux ici, mais qu’est-ce que ça peut foutre après une telle corrida !"
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Villerville, octobre 2017 |
Le voyant se lever, Annie proposa d’offrir la tournée de la patronne. Ils la burent devant le comptoir, la savourant comme un sursis, et, une heure plus tard, ils étaient toujours là, sans inquiétude aucune, pénétrés du bien-être qu’ils ne s’avouaient pas de s’être mis hors-la-loi. Annie avait désormais son verre contre les leurs et les observait sans trahir son ennui.
"Je bois à l’amiral Rigault de Genouilly, sans qui notre hôtesse, née à Saigon d’un couple de Nia-Koués, n’aurait jamais eu une patente de bistrot dans le Calvados, lançait Quentin finement.
— À la santé d’El Gallo, le divin chauve, qui estoqua voici trente ans le célèbre taureau Boadbil pour la Merçad de Barcelone ! répliquait Fouquet.
— À l’honneur de Francis Garnier, père des Marsouins du corps expéditionnaire !
— À Juan Belmonte, prince des derechazos et du volapié !
— À la mémoire de Négrier, lâchement assassiné dans le traquenard de Lang-son !
— À celle de Manolete, tombé la muleta à la main aux arènes de Linares !"
Ils n’étaient pas dupes de ces litanies un peu forcées, mais on ne fraternise pas autrement d’un régiment à l’autre, quand on a le respect de son arme et de son écusson. Le désir de ne pas perdre pied devant le compère les entretenait dans la boisson. À la fin, Annie se crut tenue de les prévenir :
"Sale temps, messieurs : si vous continuez, vous allez vous saouler tous les deux."
Quentin la considéra avec mépris.
"Tu as presque raison, lui dit-il ; quand on est en perme, c’est pour s’amuser. On n’est pas venus ici pour jouer au mah-jong. Fils, on va redescendre en ville."
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Villerville, octobre 2017 |
Avec ce merveilleux instinct des enfants qui savent où il faut frapper, Marie sut se faire plus petite qu’elle n’était, au bon moment :
" Raconte-moi une histoire", demanda-t-elle en se blottissant un peu.
Fouquet ne savait pas d’histoire.
"Inventes-en une. Tu le faisais quand j’étais jeune", insista-t-elle comiquement.
C’est alors qu’il lui raconta celle du singe en hiver.
" Elle est vraie, dit-il, mon ami de tout à l’heure me l’a apprise, il n’y a pas longtemps : aux Indes, ou en Chine, quand arrivent les premiers froids, on trouve un peu partout des petits singes égarés là où ils n’ont rien à faire. Ils sont arrivés là par curiosité, par peur ou par dégoût. Alors, comme les habitants croient que même les singes ont une âme, ils donnent de l’argent pour qu’on les ramène dans leurs forêts natales où ils ont leurs habitudes et leurs amis. Et des trains remplis d’animaux remontent vers la jungle.
— Il en a vu des singes comme cela ?
— Je crois bien qu’il en a vu au moins un.
— Le singe imite l’homme, fit-elle machinalement.
— Qu’est-ce que tu dis là ?
— Ce qu’on dit entre camarades pour se faire enrager."
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Villerville, octobre 2017 |
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Honfleur, octobre 2017 |
Un port est un séjour charmant pour une âme fatiguée des luttes de la vie.
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Honfleur, octobre 2017 |
L'ampleur du ciel, l'architecture mobile des nuages, les colorations changeantes de la mer, le scintillement des phares, sont un prisme merveilleusement propre à amuser les yeux sans jamais les lasser.
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Honfleur, octobre 2017 |
Les formes élancées des navires, au gréement compliqué, auxquels la houle imprime des oscillations harmonieuses, servent à entretenir dans l'âme le goût du rythme et de la beauté.
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Honfleur, octobre 2017 |
Et puis, surtout, il y a une sorte de plaisir mystérieux et aristocratique pour celui qui n'a plus ni curiosité ni ambition, à contempler, couché dans le belvédère ou accoudé sur le môle, tous ces mouvements de ceux qui partent et de ceux qui reviennent, de ceux qui ont encore la force de vouloir, le désir de voyager ou de s'enrichir."
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Coulemelles ramassées en forêt de Mayenne, octobre 2017 |
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Forêt de Mayenne, octobre 2017 |
Septembre nous a rendu cette belle lumière un peu molle qui tient de la pomme, de la poire et du coing, une lumière aux trois fruits d'automne. La sécheresse de l'été nous l'avait annoncé : septembre cette année sera déjà tout autre chose. J'aime bien ces années où la démarcation des jours se fait dès la rentrée des classes ; des pluies, bien sûr, mais aussi de jolies clairières dorées qui leur succèdent. C'est une fin d'après-midi comme ça.
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Forêt de Mayenne, octobre 2017 |
Je suis l'allée étroite, c'est toujours un peu Brocéliande quand le cercle de lumière s'éloigne tout au bout, et donne envie d'aller plus loin, plus profond, vers quelque chose à découvrir et qui dort en soi-même. Les fougères hésitent encore entre le roux et le vert pâle. Le sol est fauve. Les pas s'enfoncent délicieusement. Odeur des feuilles, bien sûr, à la fois presque fade et entêtante. Et puis l'odeur des champignons. Les champignons ! C'est le grand souci du moment. Après un été aussi sec, on s'était fait à l'idée de ne pas en trouver du tout."
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Forêt de Mayenne, octobre 2017 |
Quel bonheur chaque fois, de découvrir un beau champignon neuf, évident et secret ! Cette soif-là ne s'étanche pas. Elle mène les allées et le plaisir d'automne. "Une rose d'automne est plus qu'une autre exquise", écrivait Malherbe. Est-il permis de dire : "Un cèpe de novembre est plus qu'un autre délicieux" ? Peu de cèpes au demeurant [...] mais tant de ces "mauvais" qui font tout le plaisir des yeux..."
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Fontaine-Daniel, octobre 2017 |
Elle aurait bien aimé cette lumière-là. Un ciel presque bleu, mais avec ce léger voile que l'automne pose imperceptiblement sur les regards - au grand soleil de l'après-midi, quelque chose déjà semble pencher vers le soir. La lisière de la saison : les tons d'octobre commençaient à sourdre, un peu de rose-rouge sur les vignes vierges, un peu d'or pâle auréolant de douceur commençante les arbres encore verts. La veille, il avait plu, d'une pluie sauvage et lancinante qui convenait à nos tristesses. Mais ce jour-là, le rendez-vous manqué avait raison de retrouver une harmonie de tons sereines, à peine finissante, un sourire plus grave. Avec un soleil chaud pour sourire au bonheur des autres, avec une brume indécise pour souffrir à part soi, le jour ressemblait à Sylvie.
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Fontaine-Daniel, octobre 2017 |
Sur le banc déserté, quelqu'un nous manque dans l'automne."