Poèmes, 1861-1865
(Traduction de l'anglais par Pierre Messiaen)
Ivresse du grand air et de la vie dans ce poème écrit par celle que la maladie, l'éducation et la profonde mélancolie tinrent pourtant recluse de nombreuses années.
I. LA VIE
Sainte-Suzanne, août 2017 |
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Je goûte, dans des pots de perle ciselée,
Une liqueur qui n'a jamais été brassée ;
Tous les tonneaux du bord du Rhin
Je suis enivrée d'air,
Gorgée de rosée,
Trébuchant, à travers des jours d'été sans fin,
Quand les aubergistes mettent l'abeille soûle
À la porte de la digitale,
Quand les papillons renoncent à leurs rasades,
Moi je ne fais que boire davantage !